LES MALADIES DE LA VIGNE
Le Phylloxéra : du grec phyllon « feuille » et xeros « sec »
C’est un minuscule puceron originaire d'Amérique du nord. Il fut responsable, dans la deuxième partie du 19e siècle, d'une terrible catastrophe causant d'épouvantables dégâts sur les vignobles français et européens. La recherche d'un remède pour combattre le fléau a monopolisé toute l'énergie des viticulteurs des scientifiques et des hommes politiques.
Dès 1863, une mystérieuse maladie provoque le dessèchement des sarments et des feuilles, entraînant la mort des ceps. En 1868, la maladie s'étant propagée à une vitesse foudroyante dans les vignes. Bientôt elles seront dévastées par la présence de « centaines, de milliers de pucerons vus à divers états de développement. Le mal est immense, et a un caractère contagieux. Au début des années 1880, les trois quarts du vignoble français ont disparu ».
Le botaniste Jules-Emile Planchon, et le docteur Victor Signoret, entomologiste parisien à qui Planchon avait envoyé des spécimens, reconnaît un phylloxéra proche de ceux vivant sur des chênes et qui provoquaient le dessèchement des feuilles, d'où leur nom (du grec phyllon « feuille » et xeros « sec » ). Le responsable est nommé : phylloxéra vastatrix (du latin vastatrix « dévastateur).
Planchon établit, en 1870, que le phylloxéra avait été introduit par des viticulteurs ayant importé des plants américains supposés plus résistants à l’oïdium (champignon ). Planchon partit en mission aux Etats-Unis et revint avec un grand nombre de plants américains qui furent expérimentés à l'école d'agriculture de Montpellier
Dans leurs laboratoires ou leurs champs d'expérimentation, les scientifiques cherchent des solutions pour sauver la viticulture française. Plusieurs propositions sérieuses sont avancées : la submersion des vignes, la lutte chimique avec le sulfure de carbone avec des injections de sulfure de carbone au pied des ceps, au moyen des grosses seringues métalliques (PHOTO) et le recours aux vignes américaines. C’est cette dernière solution qui a sauvé le vignoble.
Au fur et à mesure, les techniques de greffage s'améliorent, le choix des plants américains s'affine, l'adaptation des plants se fait selon les différents territoires.
Entre 1885 et 1895, un nouveau vignoble est implanté en France, réduit cependant d'un tiers : 1 740 000 hectares en 1900 contre 2 600 000 en 1865. Mais, très rapidement, le vignoble régénéré arrivera à produire dans les années 1900-1909 57 millions d'hectolitres de vin contre 53 millions en moyenne avant l'arrivée du phylloxéra. Les modifications techniques imposées par la lutte contre le « puceron dévastateur » vont entraîner des changements radicaux dans la culture de la vigne.
Le pylloxéra est toujours présent dans les sols mais la nematode vecteur de la maladie n'atteint pas le pied américain qui est reisistant à la maladie.
La rédaction de cette page a été faite grâce aux auteurs suivants : L'Invasion du vignoble par le phylloxéra / J. Paul Legros. - 2008 (copie de 1993).- 17 f. : ill. ; 30 cm. Académie des sciences et lettres de Montpellier, séance du 14-06-1993, conférence No 2102, Bill. n° 24, pp. 205-222. Victoire sur le phylloxéra / Rémy Pech.- 1979.- pp. 77-78 : ill. In : Histoire (8 du 01/01/1979). Et le plant américain sauva la vigne française... / Gilbert Garrier.- 1979.- pp. 70-723 : ill. In : Histoire (141 du 01/02/1991). Une Coopération exemplaire entre entomologistes français et américains pendant la crise du phylloxéra en France (1868-1895) / Yves Carton, Conner Sorensen, Janet Smith...- 2007.- pp. 103-125 : ill. Extr. des Annales de la société entomologique de France, 2007, 43 (1), pp. 103-125.
Dessin Masako Taëron - Archives Larousse