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Mathilde Hopstädter  (Lembach 67)

 Champagne et Poésie

Regards croisés

Devant la laideur devant l'horreur

Il se dérobe se détourne et fuit

Des autres la déchéance ou le malheur

L'agresse le blesse le suit

Des abîmes sans fond de tous ces êtres

Il est le voyeur indifférent et traître

Mon regard

Et pourtant celui de l'autre humain

Me bouscule me poursuit me choisit

Attend ma réponse Me voici

L'appel pressant comme une prière

De reconnaître en lui mon frère

M'instaure face à lui sujet enfin

Sous son regard

Si les yeux parlent à visage découvert

En quête d'attention bienveillante

S'ils accueillent l'onde de choc

Furtive incertaine et troublante

Que provoque leur message équivoque

Et interrogent le sens offert

De nos regards échangés

Alors devient possible oeil ouvert coeur battant

De tomber le masque durci aux aléas du temps

De dévoiler l'intime désir les richesses enfouies

Gardés dans l'âme en mémoire profonde

De frôler l'indicible l'invisible l'inouï

En miroir capter toute la beauté du monde

Dans nos regards croisés

Qu'en nos nuits tournées vers l'aube nouvelle

Telles poussières d'étoiles entre terre et ciel

Se révèlent et scintillent nos destinées

Dans la parole enfin partagée

Mathilde H.

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 Champagne et poésie

Le vent de chez nous

Le vent de chez nous, de chez moi

Trouble à peine le calme plat

De cette étendue fertile, de ses vallons

Bien à l'abri des lignes bleues des monts,

Quand, de frimas en canicule,

Sans grande transition,

Les saisons se bousculent

Pour fleurir joie, rires et chansons.

D'autres vents pourtant ont soufflé

La tourmente, la folie, la désolation,

À moments répétés, en des temps passés.

Aiguisées, les sombres passions,

Bousculées, les frontières bien établies

Avant qu'y lève un vent de liberté,

Qu'un avenir de paix nous sourie,

Que grandisse, entre ses rives, la fraternité.

Sur ma terre natale, en ses demeures,

Ce vent se fait bol d'air primordial

Qui insuffle son premier cri vital

À l'enfant juste né. À père et mère, le bonheur.

Cet héritier d'un caractère bien trempé,

Ne sera pas cette girouette livrée

À tous vents de doctrines identitaires,

Balayant les repères des valeurs humanitaires.

Ce vent s'élève en coquine et joyeuse musique

Au souffle des cuivres, des bois, des voix,

Pour chanter les instants magiques

Où l'amour, l'amitié, la solidarité font Loi.

Ce vent fripon se veut charmant complice,

Fin murmure, bruissement de souffle ténu

Au chercheur, au poète, au premier venu

Si Muses et Grâces leur oeuvre accomplissent.

En ma maison aux quatre vents exposée,

De mon être, à l'abri comme en plein vent livré,

Il sera l'ultime soupir à mon heure dernière

Qui conduit la vie vers son mystère.

Alors, le Souffle des commencements,

Pour mon émoi, mon ravissement,

Déchirera le voile d'une autre destinée

De mes jours, enfin comblés d'éternité.

Mais pour l'heure, je vais... où me pousse le Vent !

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Champagne et poésie

L'attente à bras-le-corps

L'attente

de qui de quoi

de je ne sais

ni de quoi ni de qui ni où ni quand
Mathilde H.

 

 

 

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Champagne et poésie

Attente

cette déchirure

à fleur de peau

brûlure au vif de la chair

lancinante soif à étancher

Attente

cet espace visité

par l'oeil à l'affût

au-delà de l'horizon

d'un vide redouté à assumer

Attente

cette griffure

du coeur écorché

impatience qui dure

manque essentiel à combler

Attente

gouffre à ciel ouvert

de tout l'être en éveil

sans cesse tendu

vers ses rêves les plus fous

Attente

sirène tentatrice

qui affole les pas

à poursuivre en courant

d'envoûtantes chimères

Attente

giron réceptif

à l'attention aiguisée

du probable, de l'inattendu

toujours ailleurs et autrement

Attente

récolte espérée

le nez en l'air

de semences dispersées

fleurant bon l'enfance passée

Attente

ce coquillage vibrant

de l'oreille aux aguets

d'une parole désirée

à jaillir du puits du silence

Attente

statue figée

les bras offerts

souffle court coeur battant

du retour incertain de l'ami

Attente

quête inquiète

enfin calmée comblée

de la joie de te trouver

et du bonheur d'aimer

Attente

folle du logis

qui toujours doute

de la confiance accordée

à la certitude d'être aimée

Attente

compagne de route

encore et encore

de traversées de déserts

à la recherche d'une source

Attente

à bras-le-corps

au fil du temps

attente infinie

accueil de tous les possibles

L'attente

de ce que je sais être

cette étoile lointaine

une vie pétrie d'éternité

Mathilde H.

 

Pendus aux ramures d’un grand chêne
au travers des dentelles du givre, prisonniers
des fruits condamnés à la poussière,
une rose se tord dans ses pétales
La brume s’empale éperdue dans l’azur empourpré
sur la flèche dorée du clocher.
Et sur l'autel de la petite Eglise
le bouquet imprégné d'un chant de fauvettes
cueilli dans un buisson de mimosas
dont le parfum me fit retourner en passant.
J'ai éparpillé ses perles en le portant
d'une main tremblante jusqu'au petit cimetière
niché au creux d'une colline
à coté de ma vigne endormie !

 

MichElLe ANCEAUx  ( EPERNAY 51)

 Champagne et Poésie

 

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Si…

Si je volais

Vers les hauts sommets

Je partirais

N’en déplaise aux parfaits !

Je crierais,

Espérant u’ils entendent

Les douleurs

Afin de leurs sens

Ouvrir leur cœur

Que les rochers

Discrets

De leurs secrets

A jamais gardés

S’évaporent

Et respirent

Au matin

Câlin

Repartirais

Si je volais

Michelle ANCEAUX 03.04.20

 

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Entracte

Bonbons, caramels, esquimaux, chocolats

Salles qui s’arrêtent de respirer

Sièges rouges qui pleurent

Le fantôme des lieux oublié

Se retourne sur le vivant.

Bonbons, caramels, esquimaux, chocolats

Les murs crient d’une douleur sourde

Personne pour entendre leur souffle.

L’attente dans le noir une lumière s’est etient

Discrète, mais l’histoire renaitra

Alors, le fantôme racontera

sa solitude, son confinement.

Comme autrefois, nous rêverons

Devant des histoires nouvelles.

Bonbons, caramels, esquimaux, chocolats

 Après le café le matin, 2 mai 2020 Michelle ANCEAUX

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EN CHAMPAGNE

L’homme file à toute allure

Sur la route de Dizy

Assis sur son curieux enfin.

Personne pour assister

A ce passage d’un autre temps.

Magritte aurait aimé ce voyage

Riant : ceci n’est pas un poêle !

En effet, il se tenait droit

Sur le couvercle émaillé,

Estampillé Godin,

Pour un voyage dans sa tête.

Michelle ANCEAUX

2 Octobre 2016

 

 

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LE JOUR DU DEPART

Le jour du départ

Elle ne comprend pas

Chacun s’agite Se presse autour d’elle.

Le jour du départ

Il fait encore nuit noire

La famille s’affaire

Dans le silence morbide.

Le jour du départ

Blottie dans sa couverture

Elle garde les yeux mi-clos

Pour se souvenir d’ici.

Le jour du départ

Puisse-t-elle bientôt

Revenir dans ce pays d’amour

Où refleuriront les fleurs de la paix

Michelle ANCEAU Septembre 2016

 

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CHAMPAGNE

Rires feutrés parmi les chuchotements

Du précieux breuvage dans les cartons

Que peuvent –ils se dire

Eux qui sont en transit

Vers un ailleurs inconnu ?

Ils peuvent trembler ou tressaillir

Ils imaginent l’approche de tel ou telle

Un courant d’air violent

Ou une délicate brise au passage

Le suspense arrive

Lorsque l’inconnu daigne s’arrêter

Pour s’interroger,

Hésiter et enfin peut-être

Les saisir sans les connaitre

Presque un enlèvement violent.

Michelle ANCEAU novembre 2015

 

PATRICIA huckel millet  (Cumieres 51)

 Champagne et Poésie

 LIGNE DE VIE - LIGNE DE COEUR -  LIGNE DE MAIN

C’était un matin de mai

Le soleil brillait sur la rivière

Il avançait dans un silence qui me bouleversait

Le vent soufflait

Des mots sur mon cœur brûlé

Le coq chantait

D’une voix essoufflée

Lorsque de loin, de sa nuit

Je l’aperçu, en un éclair je compris

Que jamais avec ses yeux il ne pourrait

Soutenir le regard de celle qui dans son ventre l’avait porté


Mon cœur se mit à hurler

Mes mains à trembler

A genoux fléchis

Je priais

Je quémandais au Ciel

Que ses yeux puissent

Dans mon regard voir le sien

Il nous fallut de longues années

Pour arriver avec à traverser

La bulle dans laquelle notre fils était enfermé

Il avait neuf ans quand il me dit

« Je savais que tu étais toujours à mes côtés

Mais je ne comprenais pas

Que tu étais ma mère

Maintenant je le sais

Parce que mon cerveau a compris mon cœur »

PHM

 

 

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Champagne et poésie

 LE REVOLIN

J’étais en ce bel automne naissant

À l’ancre depuis un certain temps

Revenue du pays où souffle le Niederwind

Lorsque sur la rivière un  puissant remous

Soudain souleva des gerbes d’eau dans un panache

Une branche d’acacias se détache

Et dans un élégant tourbillon saupoudre

Ses fleurs roses en pluie d’étoiles

Sur le rivage près de mon voilier

L’air chaud poussé par des vents d’Aval

Emporte un bruyant  vol d’abeilles

Des ramilles frémissent 

La voile se gonfle sur le grand mat

Le Revolin ce vent délicat et stratège

Pour ne pas abîmer ma voilure

Dans sa grande bonté fait un demi-tour galant

Ma grand ‘voile est ballotée

Mon cœur par tant de pudeur touché

De l’autre côté de la rivière

La Harle qui soufflant de mars à fin avril

A asséchée la boue des chemins

Des papillons cueillent la rosée

 

Dans des feuilles d’églantiers

Sur le rivage d’une herbe brûlée

Par la Soulaine d’été

Un homme sur le dos couché

Rabaisse son chapeau sur ses yeux fatigués

Soudain une bourrasque brise

Avec fracas

Contre la coque de mon embarcation

La vague lourdement

Je suis troublée

 

La rivière frémit dans un grand bruit

Semblable à celui de Monsieur de Pont de l’Écluse

Lorsqu’il souffle de Grenoble à Genève

Quand arrive le  printemps à Megève

Éprouvée par tant de beauté et

Prise par le Revolin

Je fais provision de gerbes d’écumes

Qui dans un arc en ciel

Telles des gouttes de miel

Sur les risées du fleuve s’évanouissent

 

Le silence survint

Magnanime messager d’Éole

Revolin

S’est tu comme le fait

Le Thalwind qui souffle le matin au lever

Et  le soir quand le soleil est couché 

Avec lui les mots disparus s’évanouissent

Comme une source tarie dans le désert

 

Mon cœur se serre

Je ne sais plus quoi faire

Sur ma grand’ voile règne la misère

Et mon âme gémit et erre

Dans cette désolation

Je compte grain par grain

Le sable de cette terre

Dans la clarté de l’absence

Ma voix se brise dans le silence

 

J’étouffe je m’épuise

Les mots éteints je guette

J’attends la fête

Ces mots magiques

Dans un aller retour ailé

Dans un souffle de liberté

Balayé par l’Écorche-Ville du comté de Flandre

Apportaient capiteux vers le rivage

Un chant et des mots tendres

 Je suis en peine et me languis

Des non-dits étourdissants

Qui jadis dans mes cheveux coupés

En un chaud murmure évident

Apportaient la vie

 

Depuis mes lèvres se dessèchent

 Se tordent dans l’espérance de l’eau vive

Du vent qui dans la joie

Raviverait ma foi

Dans un dernier soubresaut

Pour faire provision

Des risées soulevées du fleuve

J’ai de mes dernières forces

Pour m’abreuver d’Eau

 

Happé l’air messager du très Haut

Esprits malicieux des sources

Magiciens vaillants des rochers

Arbres centenaires et puissants

Appelez que reviennent  le vent

Et avec sa cohorte

Ne serait- ce que dans

Un murmure

Le Revolin

PHM

 

 

 

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Champagne et poésie

A celui qui se reconnaitra

Il tient dans ses mains une présence,
Il tient le rire et le sax,
La parole facile à dire
Et la musique avec aisance.

L' humour à son corps défendant
Est comme une armure étincelante,
Il vit entouré de flammes
Et la simplicité est son parent.

Le cœur vagabond et les yeux rieurs
Son regard clair n’a pas une ride,
La confiance est sa maison
Aux grandes vitres de lumière.

Son âme torturée se cache, entière.
Sa puissance primitive,
Et ses élans de plaisir
Semblent oublier l'hiver.

Le temps qui passe
Le rend riche de souvenirs
Et son rire  joyeux parfois
pour le bien connaît des éclats.

Pareil au sang qui circule,
dans mes vaisseaux robustes
Il nourrit de patience
Ma difficile intimité
Et il a toute mon amitié.

PHM

 

 

 

 

 

 

 

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